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Israël : près de 30 000 chargeurs confectionnés par des volontaires pour les soldats de Tsahal




https://www.i24news.tv/fr/actu/israel-en-guerre/1703916359-israel-pres-de-30-000-chargeurs-confectionnes-par-des-volontaires-pour-les-soldats-de-tsahal L'initiative a été lancée par un ingénieur israélien

Vendredi matin, dans le sous-sol de la synagogue au 86 rue Ben Yehuda à Tel-Aviv, c’est l’effervescence: une cinquantaine de volontaires français, israéliens, anglo-saxons, enfants et adultes fabriquent des chargeurs pour les soldats de Tsahal qui se battent au front. Installés autour de plusieurs tables, à des postes différents, les bénévoles se répartissent les tâches et effectuent un véritable travail d’usine, tandis que les soldats viennent eux-mêmes récupérer le précieux objet, qui pour certains, "leur sauvera la vie", affirme Shaked Angress, à l’origine du projet. Reportage. Dans une ambiance studieuse et chaleureuse, les volontaires créent de manière très minutieuse des chargeurs portables qui servent aux soldats postés tant aux frontières du pays que dans Gaza même, pour recharger non seulement les smartphones mais aussi les téléphones cryptés de l’armée, les GoPro, les iPads pour les équipes médicales ou encore les lampes torches. 

Aucune expérience dans le bricolage n’est obligatoire, les volontaires apprennent sur le tas. Lorsqu’ils arrivent sur place, on leur demande ce qu’ils préfèrent faire, puis en fonction de leur profil et de leurs capacités, un rôle leur est attribué : découpe du cuivre, perçage, pliage du cuivre, assemblage des pièces, collage de codes-barres et tests finaux. "J’ai entendu parler de ce volontariat sur les réseaux, et je me suis inscrite directement. C’est facile à faire et c’est surtout très important. C’est très sympathique et on peut ainsi joindre l’utile à l’agréable. On a besoin de mettre les mains dans le cambouis, ce qu’on peut faire pour les soldats et les familles, c’est une goutte d’eau, mais on le fait avec beaucoup d’amour", raconte Yaël Amanou, originaire de Paris, en Israël depuis 25 ans. Cette initiative essentielle au bon fonctionnement de l’armée a été lancée une semaine après le début de la guerre par Shaked Angress, un Israélien ingénieur de profession. Il a en effet exploité une réelle demande de ses amis soldats sur le terrain, qui lui ont fait part de l’impossibilité de recharger les appareils dans les tanks, les jeeps et les bulldozers de l’armée. Shaked a donc élaboré un connecteur entre le chargeur du commerce et les véhicules militaires et grâce à l’immense participation des volontaires, plus de 23 000 chargeurs ont déjà été réalisés. Ce week-end, 4000 supplémentaires s’ajouteront à la liste, en un temps record. "J’ai mis au point un système simple qui permet de produire rapidement des chargeurs, et nous avons commencé par imprimer 120 plastiques en 3D, puis nous sommes arrivés à 1000 et le projet s’est étendu car les soldats nous on dit que ‘cela améliore considérablement les conditions de combat sur le terrain’. Depuis que nous avons pris conscience de l’impact sur Tsahal, nous en développons des milliers", explique Shaked à i24NEWS. "Les soldats me disent ‘vous nous avez sauvés,’ rien que cette phrase me persuade que l’on ne peut pas s’arrêter en si bon chemin. Si on sauve une vie, cela nous satisfait déjà pleinement", déclare Shaked, ajoutant que les volontaires français "font la différence". "Ils sont très méticuleux et travaillent avec amour et dévouement, ils font un travail exceptionnel de grande qualité".

Une mission bénévole inédite 

Les participants, toutes générations confondues, s’assoient pendant des heures pour rendre service à Tsahal et faire partie de l’immense élan de solidarité que l’on observe à travers tout le pays. Certains ont fait le déplacement de France pour faire du volontariat, comme Frédéric et Charlotte Heymann; ils ont même retardé leur retour à Paris plusieurs fois afin d’être présents pour le peuple d’Israël.

"Nous n’avions aucun savoir-faire dans le bricolage mais ils nous ont tout appris sur place et comme il y a différents postes, on peut tourner et toucher à tout. Entre volontaires, on se félicite, on s’applaudit, c'est très convivial et c’est une expérience unique. On est tous en thérapie ici, on est là pour essayer d’aider mais au final, on se fait beaucoup de bien à nous-mêmes, on se sent utiles, au lieu d’être passifs à la maison devant les informations", racontent-ils. Célia Sebbag, bénévole et membre de l’initiative "Standing behind our people", créée par Alexandra P. en 2014 pendant l’opération Tsuk Eitan à Gaza, a mobilisé depuis deux semaines plus de 300 bénévoles français pour ce projet. Ils ont ainsi rejoint les volontaires israéliens, américains et anglo-saxons qui y travaillent depuis trois mois. "Les Français ont répondu présent très vite et certains reviennent même d’une semaine à l’autre avec leurs amis. Ils sont très enthousiastes. Le fait de voir les soldats venir chercher les chargeurs devant eux alors qu’ils sont en plein travail les motive énormément, ils se rendent compte de manière très concrète du résultat de leurs efforts et cela les remplit de fierté. Certains soldats font l’aller-retour exprès de Gaza et on a des demandes élevées pour le nord du pays où ça tape fort actuellement", a déclaré Célia Sebbag, responsable de l’activité et bénévole à "Standing behind our people". "L'atmosphère sur place est assez exaltante car associée à un effort collectif et international. Il y a un vrai sentiment de cohésion entre les participants et des échanges bienveillants. L'impact est mutuel : celui des personnes engagées dans des efforts liés directement à la défense du pays et celui de ces organisations qui nous donnent l'opportunité de collaborer autour de perspectives communes", explique Lysbeth Sherman, en Israël depuis quelques mois.

Chaque soldat qui vient chercher un chargeur rapporte à son unité un papier où figure le site Mensch solution pour pouvoir commander en ligne. 

A terme, l’équipe espère avoir la chance d’offrir un chargeur à tous les combattants de Tsahal. "On veut que chaque soldat puisse être au courant que nous pouvons subvenir à ses besoins dans ce domaine", a conclu Shaked.

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Caroline Haïat est journaliste pour le site français d'i24NEWS

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